Des retrouvailles de rêves feat Emrys

La journée avait mal démarré. Lucie avait été en retard en cours de science et elle s’était prise un zéro en math. Que ce soit dans un monde ou un autre, ces deux matières-là lui en faisaient voir de toute les couleurs. Sérieusement, à quoi ça pouvait bien lui servir un jour les mathématiques et les sciences alors qu’elle voulait être écrivaine ? ça ne lui servirait strictement à rien. Déprimée, elle pensait que ça allait surement aller en pire lorsqu’elle vit un visage qui ne lui était pas inconnu. C’était l’heure de la pause et il n’y avait pas beaucoup de monde à cette heure-ci au réfectoire. C’était lui ou c’était pas lui ? A l’observer un peu plus, elle réalisa que c’était lui. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’adolescente et sans trop attendre, elle courut dans la direction du beau jeune homme qui semblait se chercher une table avant de se jeter littéralement sur lui, s’agrippant à son cou et passant ses jambes autour de lui. Heureusement qu’il ne tenait pas de plateau. Le pauvre l’aurait surement lâché par terre. Et encore sans aucune gêne, elle embrassa le garçon. Tant pis s’il l’avait remplacée, elle s’en fichait ! Il était là et elle l’aurait à nouveau pour elle toute seule !

Mais qui était ce mystérieux garçon ? Emrys Ambroise, un ancien camarade de classe et pas n’importe lequel : son premier petit-ami en date et sa toute première fois ! Il était parti alors que ça faisait quatre mois qu’ils étaient ensemble et elle n’avait jamais pu l’oublier, même après presque un an.

- Désolée mais tu m’as trop manqué !

Heureusement pour elle, il l’avait également reconnue. Sinon, il y a de forte chance pour qu’il l’ait repoussée tout de suite. Il la serra très fort dans ses bras et elle n’était pas pressée de descendre de là mais une surveillante vint la rappeler à l’ordre et elle dut descendre à contrecœur. Mais bon, elle pouvait tout de même rester dans les bras du jeune homme. Ah, que ça faisait du bien d’être dans ses bras après presque un an sans le voir, ni sentir ses lèvres sur les siennes, sa peau contre la sienne .Bref, vous aurez compris, il lui avait beaucoup mais alors là beaucoup manqué.

Emrys : -Toi aussi, tu m'as manqué... Mon dieu si tu savais à quel point ! Je m'en suis voulu d'être parti aussi vite...
- C’était à cause du travail de ta mère ! On nous l’a le lendemain en classe !

Vu qu’elle lui avait manqué, il n’avait sans doute personne d’autres dans son cœur et c’était tant mieux. De son côté, d’autres garçons de leur classe ou de l’école avaient tenté de la séduire mais manque de bol pour eux, elle était libre mais pas son cœur.

Emrys : -Viens manger ici, on a pleins de choses à se dire !
- J’arrive, je vais me chercher un truc à manger.

Et juste avant de se rendre là où se trouvaient les desserts, elle lui vola à nouveau un baiser. Après tout, sa journée n’était peut-être pas si mauvaise que ça. Ils pourraient peut-être reprendre là où ils étaient. Elle alla donc vite se prendre une mousse au chocolat (diantre qu’elles étaient bonnes là-bas) et revint immédiatement auprès de l’élu de son cœur en faisant un grand sourire au passage à son frangin qui draguait une demoiselle. Ah, sacré Elie ! Tout le portrait de leur père !

- Me revoilà !

Elle s’assit tout de suite à côté d’Emrys, quitte à le coller un peu.

- Comment ça se fait que c’est seulement maintenant que je te vois ici alors que mon frère et moi et Irélia on est ici depuis un bon moment ! Oh, tu sais quoi ? Mon père travaille non seulement ici mais en plus, c’est le dieu Apollon ! Je suis à moitié déesse !

Les yeux de Lucie se mirent à briller quand le jeune homme lui expliqua qu’il avait dû rester chez son grand-père pour apprendre à mieux contrôler ses pouvoirs. Alors, comme ça, lui aussi avait des parents originaires de ce monde fantastique. Décidément, ils avaient pas mal de point de commun. Et en plus, son grand-père n’était rien d’autre que le grand Merlin ! Lucie adorait les légendes arthuriennes – en plus de la mythologie grecque évidemment – et de toutes ces histoires de chevaliers. Un peu bizarre pour une fille mais je vous rappelle que c’était un vrai garçon manqué qui trainait sans cesse avec son frère quand elle était enfant.

- On est deux alors ! Moi aussi j’ai par moment du mal à contrôler mon feu ! Heureusement, y en a un qui me donne des cours pour m’éviter de faire cramer tout le monde.

Et voilà qu’il la prit par la taille pour la coller encore un peu plus contre lui. Hum qu’elle était bien, heureuse et le sourire aux lèvres. Le tout en dévorant sa mousse au chocolat jusqu’à avoir une fine moustache de chocolat. Ça c’était tout elle !

Emrys : -La fille d'Apollon, rien que ça ! Alors, il est comment, ton père ?
- Comme d’hab ! C’est vrai que tu ne l’as jamais rencontré vu qu’il était toujours en voyage et il reste jamais longtemps de l’autre côté !

Elle remarqua le regard un peu triste de l’adolescent. Sa mère devait lui manquer à lui aussi mais elle avait toujours capté qu’il était un garçon très sensible.

- Ta mère te manque ?

Lucie n’avait pas oublié comment fonctionnait Emrys et ça touchait beaucoup le jeune homme. C’était comme s’il était un livre ouvert uniquement pour l’adolescente. D’un autre côté, c’était l’une des rares personnes à lui ressemblait un peu niveau caractère excepté pour le côté « bagarreur » qu’avait la belle demoiselle.

Emrys : -Oui, beaucoup. Ça me fait mal au cœur de penser qu'elle est toute seule là bas, maintenant... Elle ne te mnque pas, ta mère ?
- Si mais comme mon père sait passer d’un monde à un autre, il la tient au courant pour ne pas l’inquiéter et avec mon frère, on lui fait régulièrement des vidéos que mon père lui envoie ! Au fait, si tu veux, je peux demander à mon père d’envoyer une lettre à ta mère pour qu’elle s’inquiète plus trop !

Alors qu’elle venait de finir sa mousse, elle s’était retrouvée avec une moustache que son … petit-ami ou ex-petit-ami ? Ce n’était pas très bien clair dans sa tête mais il lui frotta la bouche sans qu’elle se rende compte que voilà quoi. Cela eut pour effet de la faire rougir. Elle avait par contre oublié à quel point il pouvait être attentionné avec elle et ça lui avait manqué. Si ça avait été son père ou sa mère, ça aurait été trop la honte mais venant d’Emrys, elle trouvait ça trop mignon !

Emrys : -Tu m'as dit qu'Irélia était là aussi ?
- Oui, elle était avec Elie et moi quand c’est arrivé.

Quand elle le fit se passer la main dans ses cheveux – ceux d’Emrys hein pas les siens à elle – en les ébouriffant, nulle doute qu’il devait réfléchir à un truc.

- Tu penses à quoi ?

Elle vit qu'elle venait de recevoir un message de ... Jay ? Comment il avait eu son numéro celui-là ? Bref ! Ce dernier l'informait d'une fête que donnait un élève sur le terrain de sport. ça lui donnera peut-être l'occasion d'y aller avec Emrys.

- Dis, y a un de l'école qui fait une fête sur le terrain de sport ce soir ! ça te dis d'y aller avec moi ?

Voyant comment il réagissait, elle lui avait demandé à quoi il pouvait penser, curieuse comme elle était aussi.

Emrys : -Pas à grand chose... Je me demandais si beaucoup des nouveaux venus à Auradon viennent de Belgique, même si je n'y étais plus quand je suis venu ici.
- Non, il n’y a pour l’instant qu’Irelia, Elie et moi ! Les autres viennent d’autres pays mais jusqu’ici, j’ai entendu que des anglophones. T’habites où actuellement ? Enfin, de l’autre côté je veux dire.

Après le sms envoyé par Jay, dont elle se demandait toujours comment il l’avait eu car elle ne le lui avait pas donné la fois où il était venu la draguer – après lui avoir fait une magnifique prise de karaté - , elle avait proposé à Emrys de l’accompagner à la fameuse qu’organisait le fils de Jack Frost et de la reine des neiges.

Emrys : -Oui, ça serait génial! Tu connais beaucoup de monde ici?
- Quelques-uns mais tu vas rire ! Lors de mon premier jour ici, je me bats avec une de ces princesses qui prenait un gosse de méchant de haut style « toi t’es pas d’ici alors t’es rien du tout ! ». Je me suis prise la tête avec elle et ça a fini en bagarre ! Je peux pas la voir celle-là ! Et y en a un qui s’est pas gêné de prendre mon apparence ! Méfie-toi de lui ! Il s’appelle Zoran, c’est le fils du cygne noir, tu sais le lac des cygnes, fin ici c’est plutôt le cygne et la princesse !

Elle lui raconta également comment Kylian l’aidait à contrôler son pouvoir du feu et qu’elle avait aussi le don de guérison comme son père, en passant par la découverte des sœurs triplées d’Irélia.

- Je crois qu’en fait, ceux qui viennent du monde réel, ils enfin on a tous le point commun d’être lié d’une manière ou d’une autre à ce monde-ci ! Irélia en nièce d’Elsa, toi en petit-fils de Merlin et Elie et moi en gosse d’Apollon ! Le sort qu’a lancé cette idiote de Madame Mime n’a pas dû être lancé par hasard !

Emrys : -Tu crois à une coïncidence, toi ? Ça paraît tout de même étrange, non ?
- J’en sais rien mais j’ai toujours dit que rien n’arrivait jamais par hasard ! La preuve, ça nous permet de nous retrouver !

Ça, c’était l’une des philosophies qu’avait la jeune fille à force de regarder trop les films de chevaliers et de magiciens. Je ne vous dis pas comme elle a souvent casser les oreilles de ses parents (quand ils étaient encore ensemble) et de son pauvre frère avec ses seigneurs des anneaux, Harry Potter, Roi Arthur et Merlin ! Ironie du sort, elle était amoureuse du petit-fils de ce dernier.

Emrys : -J'habitais en France, en Bretagne.
- Han, trop la chance avec les légendes arthuriennes et Merlin l’Enchanteur ! Désolée mais je suis trop fan !

Elle aurait bien aimé aller vivre là-bas. Quand elle avait quatorze ans, elle avait participé à une excursion scolaire qui allait en Bretagne.

Emrys : -Tu as rencontrés pleins de monde... De nouveaux ennemis, de nouveaux amis...


Lucie sentit que le jeune homme s’était arrêté à sa phrase. A croire qu’elle lisait en lui comme dans un livre. Elle l’obligea à lui faire face pour l’embrasser à nouveau. C’était un baiser tendre mais elle lui demanda tout de même la permission à sa manière pour approfondir ce baiser. Cela dura quelques minutes avant qu’elle le rompit.

- Je me suis fait des amis, des ennemis mais pas de petit-ami depuis ton départ ! J’ai envoyé bouler tous les garçons qui me tournaient autour, je t’ai toujours en tête !