Life is raw, everybody medicates ft.April

Le soleil étendait paresseusement ses rayons, chassant les quelques nuages venu polluer le ciel d'un bleu magnifique. Il faisait bon, l'air n'était ni trop chaud ni trop froid. Engel n'aurait pas été surpris d'apprendre que le bon temps était maintenu grâce aux pouvoirs de la directrice de l'école. Les jours de pluie étaient rares à Auradon Prep. Peut-être correspondaient-il avec la mauvaise humeur de la petite femme. Mais peu importaient des théories maladroite auxquelles il n'aurait sûrement jamais de réponse sans fouiner un peu (et ce n'était pas sa tasse de thé). Il faisait beau, c'était tout ce qui important en ce début d'après-midi.
La plupart des élèves de son année étaient déjà parti profiter de cette après-midi de libre non pas pour s'amuser mais pour se mettre à jours dans leur travail. Le professeur qui aurait du les recevoir avait eut quelques problèmes familiaux à régler. La plupart des jeunes adultes avaient accueillit cette nouvelle avec de grands soupirs de soulagement, ils auraient un peu de temps pour peaufiner cet essai à rendre sur l'historique du Royaume de Corona et l'évolution de ses relations avec Arendelle. Il était loin le temps où lorsqu'une après-midi libre se présentait les jeunes adolescents qu'ils étaient pouvait aller gambader joyeusement à des occupations plus tournées vers la détente de l'esprit. La rentré était à peine entamée qu'ils avaient tous le nez dans leurs livres de cours, n'ayant même pas le temps pour un coup d’œil jaloux aux premières années.

Engel traînait derrière. Il n'avait pas rangé ses affaires précipitamment pour se ruer vers la bibliothèque. Le jeune prince prenait son temps, se permettait de pérégriner dans les jardins pour se rendre au ralenti jusqu'à son dortoir. Il n'était pas spécialement pressé. Le calme qui l'enveloppait était rassurant, presque familier. Il s'arrêta un instant pour profiter de ce moment.
Moment qui fut brisé par un écureuil des plus téméraires et curieux. La bestiole descendit en accéléré d'un arbre. S'arrêta une seconde (probablement après avoir sentit une présence invisible à l'oeil du commun des mortels) puis reprit son chemin dans l'herbe. Engel se trouvait sur ce chemin. Il s'accroupit alors que le rongeur s'approchait et chercha dans son sac de cours quelque chose à lui donner à manger. Il trouva un paquet de gâteaux secs intacts et qui feraient parfaitement l'affaire.
Quelques secondes plus tard il était assit dans l'herbe à l'ombre d'un arbre, un écureuil tranquillement installé à côté de lui qui se remplissait la panse.

Engel avait finalement préféré travailler à l'air pur plutôt qu'enfermé dans une bibliothèque ou encore sa chambre où il risquait d'être dérangé à tout instant par son colocataire un poil plus extraverti que lui. Ce n'était pas le premier élève à avoir choisit cette option ni le dernier. La plupart des adolescents qui peuplaient l'école semblaient mettre un point d'honneur a faire vivre les clichés les plus écœurants des grandes écoles parfaites.
Un livre sur ses genoux, il tentait tant bien que mal de prendre des notes dans une position des moins confortable tout en balançant de temps à autre quelques morceaux de gâteaux sec émiettés à la bête qui donnait l'impression de ne pas avoir été nourrit depuis des lustres. Il était difficile de deviner si c'était un animal sauvage ou appartenant à quelqu'un de l'école tant les bêtes étaient toutes belles et grasses. Il devait exister quelque part en ces lieux une réserve de nourriture magique pour pouvoir nourrir les bestioles de la forêt.
Engel lui adressait quelques mots affectueux de temps à autre, ne s'attendant certainement pas à recevoir une réponse. L’écureuil leva de temps à autre la tête vers lui mais semblait plus lui ordonner de continuer à jeter de quoi grailler plutôt que de raconter sa vie de prince bipède qui ne l'intéressait pas plus que ça. Ses devoirs n'avançaient pas bien vite mais c'était le cadet des soucis d'Engel.

Il fut d'ailleurs tiré de son activité paresseuse par une drôle de fille au comportement tout aussi drôle. Pendant une seconde Engel crut que la demoiselle s'adressait à lui. Il comprit bien vite que ce n'était pas le cas. Le jeune prince la regarda en silence pendant quelques secondes ne sachant trop que penser du comportement qu'elle avait adopté. Si elle craignait de le déranger dans son travail c'était raté. Non pas que ça le dérangeait. Il lui offrit néanmoins un sourire des plus sincères.

-Bonjour. Engel referma le paquet de biscuit pour le tendre vers la jeune fille qui se trouvait malgré tout à une bonne distance de lui. Vous aurez plus de chance avec ceci pour l'appâter, je pense.

Ce n'était pas un paquet de biscuits que Engel avait l'impression d'avoir au bout du bras, mais une couverture souillée par la petite vérole. Du moins c'est l'impression que lui donna le regard de la jeune demoiselle. Il aurait pu lui avoir proposé de récupérer un rat crevé qu'elle n'aurait pas été plus enchanté.
La limite entre bête sauvage et adolescent était souvent fragile et il n'y avait qu'un pas à franchir. Ici le pas avait été allègrement sauté. La demoiselle grognait et crachait comme un animal en colère. Contre quoi? Un petit écureuil?

C'était juste quelques miettes, rien de méchant.Engel remit le paquet de gâteau dans son sac, épousseta son pantalon avant de se rasseoir correctement. Il observa la jeune fille un bref instant, pour ne pas sembler impoli ou gênant. Elle avait choisit de l'ignorer complètement, de ne pas lui adresse plus d'un regard ni un mot. Il y en avait une qui avait du louper quelques cours de bonne conduite. Mais le sourire d'Engel ne le quitta pas. Il s’agrandit même aux réprimandes faite au pauvre animal qui n'avait pas l'air plus déboussolé que ça.

Une discussion? Je serais curieux de voir ça. Ce n'était pas dit avec une once de sarcasme. Engel aurait vraiment été curieux de voir Fish discuter.Mais ce n'est pas de sa faute. C'est moi qui lui ait proposé à manger.

Ce n'était pas une princesse, il en était sûr. Il essayait tant bien que mal de se tenir au courant des héritiers des différents Royaumes et cette demoiselle était inconnue au bataillon. Il n'était même pas sûr qu'elle soit originaire d'ici. Peut-être venait-elle de l'île de l'Oubli, ce qui expliquerait son comportement quelque peu décalé.