File moi ton thé.... [JR]

❦ colombes : 101 Date d'inscription : 26/08/2016

June avait une forte envie, comme bien souvent, de se faire du thé. Elle était seule dans sa chambre, April occupée à se sociabiliser. June elle n'en voyait pas trop l'intérêt, pas avec les élèves de cette école. Elle avait un peu de mal avec ce côté trop édulcoré qu'Auradon offrait. Elle regrettait déjà le Pays des Merveilles. La bas au moins on s'assumait, on ne surfait pas autant, ou pas uniquement, sur les faux-semblant. Bref ! Elle n'avait pas envie de se mêler aux autres, pas aujourd'hui du moins. Demain serait peut-être différent.

Mais un problème se posa à elle. Les tasses dont elle disposait étaient toutes sales ou encore à moitié remplie et les théières, c'était la même affaire. Plus qu'une solution ! Aller quémander auprès des autres chambres. Les élèves ? Non, il y avait peu de chance qu'ils aient ce dont elle avait besoin. La probabilité était plus importante auprès des professeurs. Elle se dirigea donc dans leur couloir. Elle observa les numéros sur les portes. Non, pas celui-la. Non, ce 5 était un peu trop de travers... Ce 6 un peu trop droit à son gout. Zigzagant dans le couloir, les mains derrière le dos, elle s'arrêta finalement devant un nombre premier. Oui, le numéro 109 semblait une bonne idée. Elle colla un instant son oreille contre la porte. Il y avait quelqu'un, ou quelque chose de vivant. Elle leva alors la main et frappa à la porte, cinq petits coups.

❦ colombes : 16 Date d'inscription : 02/10/2016 Localisation : Auradon Prep.

On lui avait laissé son après-midi de libre. Lui avait-on précisé avec autorité que ce ne serait qu'exceptionnel : On comprenait qu'il ait du travail dans sa chambre. L'installation s'était faite si rapidement qu'on lui avait laissé à peine le temps de poser ses cartons. Depuis son arrivé, sa chambre était resté le chantier en construction qu'elle était lorsqu'il l'avait pris. Après avoir râlé plusieurs fois qu'il n'avait guère plus de temps le soir avec ses nuits de garde, on lui avait enfin offert une petite - toute petite - après midi pour s'installer. Jean n'avait pas chômé. Ranger et sortir ses affaires, ses appareils, brancher sa télévision, faire un peu de poussière... Il avait enfin eut l'impression d'être dans un semblant de confort. Quelques cartons traînaient encore, lorsque sonna les traditionnels cinq heures. Sa mère, ayant grandit longtemps à Londres - on avait raconté qu'il y avait également un "Londres" dans le Monde Réel et cela, il l'avait beaucoup apprécié - elle avait gardé cette fâcheuse habitudes que Jean hérita bien malgré lui. Après s'être jeté sur son canapé pour souffler, il alla se faire bouillir un peu d'eau. Il n'aurait rien à mendier au réfectoire, cette fois-ci. Il en était satisfait.

Tranquillement, l'eau frémissait et sa théière attendait impatiemment de recevoir son magique breuvage. Quand la porte frappa, Jean soupira. Non. Non ! Hors de question de répondre. On lui avait donné son après-midi de libre. Depuis treize heures, il jugea qu'il était de son bon droit de ne pas répondre et d'être mort jusqu'au lendemain. Il ressusciterait lorsqu'il en aurait envie.

Ne cherchant pas spécialement à se faire discret - ne manquerait-il plus qu'il doive se cacher chez lui - il ignora la porte, songeant que si son voisin - dont on lui avait conseillé de se montrer prudemment aimable - avait besoin de quelque chose, il sonnerait à la porte à côté ! Ce soir, qu'on ne l'emmerde pas de "Il faut que tu t'occupes de ça demain" ou de "Tu peux le remplacer, s'il te plait ? C'est urgent". Un petit "ding" sonore annonça que l'eau était prête. Il se servit tranquillement dans sa théière. Il songea qu'il se ferait une petite réserve de thé pour les jours avenirs. Cependant, se pensant tranquille, on refrappa à sa porte. Il soupira encore.

Il n'y a personne ! Essayez la chambre à côté ! Lança-t-il pour emmerder ledit voisin - lui dire qu'il serait préférable de se faire petit avec un dieu n'avait pas été la chose la plus intelligente à faire. Psychologie inversée...

Comme ça insistait encore et qu'il songea que ça devait être un collègue emmerdant ou Marraine la Bonne Fée, il décida d'abandonner sa préparation et d'aller ouvrir, un peu rageur mais, cependant avec le sourire. Ce sourire méprisable et faussement cordial. Quand il dut baisser la tête sur la petite tête blonde qui venait de frapper à sa porte, il réprima une gentillesse qui lui aurait sans doute coûté son poste. Il perdit son sourire, tout de même un peu curieux.

Euh... Ouais, oui ...? Je peux t'aider ?

Non, je ne peux pas t'aider, je suis en repos, laisse-moi tranquille, j'ai pas envie de t'aider à faire tes devoirs... Sois gentille...

❦ colombes : 101 Date d'inscription : 26/08/2016

- Il n'y a personne ! Essayez la chambre à côté !

Est-ce que ça fonctionnait vraiment comme technique avec les élèves ici ? Ou même avec les adultes ? Elle l'essayera en temps voulu, gardant cette réplique dans un coin de sa tête.

Elle avait dut insister avant qu'il ne vienne lui ouvrir la porte. Elle aurait sans doute insisté encore un petit moment, juste parce qu'elle n'aimait pas être ignorée alors qu'elle savait pertinemment qu'il y avait une présence de l'autre côté de la porte. Stupide fierté.
Lorsqu'enfin la porte s'ouvrit elle faillit lui dire qu'il était en retard pour l'ouvrir mais se retint. Il semble que ce genre de commentaire passait plutôt mal à Auradon. Elle l'observa rapidement. Il ne semblait pas particulièrement content de la voir. Du mépris ? Elle aurait presque juré en avoir vu ne serait-ce qu'une étincelle. Mais elle en avait l'habitude. Les regards posés sur elle étaient devenu son lot quotidien. La différence passait mal par ici et lorsqu'on prétendait le contraire, ce n'était que pour la souligner davantage.

- Euh... Ouais, oui ...? Je peux t'aider ?

Quel accueil chaleureux ! Au moins il ne faisait pas semblant. Ses expressions étaient plutôt directes. Elle savait à quoi s'en tenir. Elle n'était pas la bienvenue et la logique aurait voulu qu'elle fasse demi-tour en s'excusant de l'avoir dérangé. Oui mais voila, June était tout sauf logique, du moins pas dans cette logique la.

- Bonjour, je voulais juste voir si je pouvais vous emprunter une tasse et une théière. Oh ! Et de l'eau chaude si vous en avez, ou quelque chose qui fasse chauffer l'eau. Mais de l'eau chaude ce serait plus utile.

Elle s'arrêta enfin, le temps de reprendre sa respiration.

- Et il vous reste du sucre ?

Il lui semblait avoir tout dit. Elle adopta ensuite un faux air angélique. Il parait que ça marche plutôt bien par ici.