[Chambre 20] Danser ? Très peu pour moi [PV Price]

C'était le grand soir. Du moins pour ceux qui aimait les grandes fêtes, les robes à paillette enfin..ce genre de chose. Ce qui n'était franchement pas le goût de Cherrie. Mettre une robe , pourquoi pas ? Pour s'amuser , pourquoi pas ? Le seul problème c'était qu'elle n'avait personne avec qui y aller. Alors pourquoi ce rendre là bas ? La jeune femme avait pensé à Price. Mais voilà. Elle ne l'avait plus recroisé depuis ..et bien depuis qu'elle l'avait justement rencontrer. Et bizarrement ... le jeune homme lui manquait. Le moment même ou elle l'avait vu et qu'elle lui avait adresser la parole , quelque chose l'avait marqué et tout de suite ...plu. Comme si elle était attiré par Price. Elle secoua sa tête de gauche à droite, les joues rouge. Peut être qu'il y serait d'ailleurs ?! Cherrie sourit et finalement se décida à chercher une tenue. Alors qu'avait elle à se mettre ? Après avoir chercher un moment, elle trouva une simple robe noir et une robe blanche en dentelle, transparente sur les bras. Finalement, elle craqua pour la robe en dentelle. En chaussure elle mettrait celle en dentelle avec talon. ça irait parfaitement avec sa robe qui était d'ailleurs assez courte. M'enfin rien de provoquant non plus. Et elle n'avait rien d'autre à se mettre. Après s'être doucher habillé , coiffé , et maquillé en restant naturel, elle se dirigea directement dans la salle de bal. Il y avait déjà énormément de monde mais Price n'y était pas. Cherrie chercha tout de même puis après un long moment , elle soupira et sortie de la salle. La jeune femme se dirigea vers les chambres. Pourquoi rester ? Elle serait seule. Autant se regarder un bon film ! Mais quelque chose attira son regard direction les chambres des hommes. Elle tourna alors la tête et fixa d'un air surpris , une porte de chambre entre ouverte. Elle entendit alors de la musique..de la guitare plus exactement. La jeune déesse resta planté un moment sur place puis après avoir écouté elle s'avança vers la porte. Quand elle passa son regard dans la chambre, du moins de ce qu'elle pouvait en voir, elle arrêta celui ci sur un jeune homme. Le rouge lui monta au joues. Price. Et voilà que ça recommençait  ... Vive la timidité ! Après un long moment de silence, de sa part du moins, Cherrie, frappa doucement ses phalanges contre le bois de la porte qu'elle poussa lentement.   Elle finit enfin par prendre la parole.

-He..hey price ..

Super comme approche hein Cherrie ?

C'était le grand soir en effet. C'était la fête quelque part dans le domaine. Quelque part il y avait de la musique, de la danse, des lumières, des rires, des chants, de l'amusement comme tout ce qu'une fête pouvait représenter. C'était aussi tout ce que Price n'aimait pas. Il ne fallait pas non plus tout de suite tout confondre. Price n'aimait pas les fêtes. Ca ne voulait pas dire qu'il les détestait. Il y avait une grande nuance. Tout ce qui inspirait à la joie n'était pas le bienvenu dans sa vie qu'il considérait comme maudite, fils d'un père à moitié fou enfermé dans les ténèbres. Il y avait un bons nombres de fois où le jeune homme se demandait si ce n'était pas mieux qu'il y soit resté, pour devenir fou à son tour. La vie aurait été bien plus simple et il se serait débarrasser d'un grand nombre de sentiments trop encombrant pour son petit coeur glacé. Mais par chance, il avait trouvé un minimum de courage pour affronter une nouvelle vie qu'il espérait garder longtemps. Mais cette peur de devenir un jour comme son père ne cessait de le hanter malgré tout.

Quoi qu'il en soit, la grande fête qu'il y avait en ce moment dans le château, ce n'était pas pour lui du tout. Il préférait de loin s'exiler dans son espace privé, sa chambre, son antre, lumière éteint, volé à moitié tirés, laissant à peine la lumière de la lune pénétrer son domaine. Le noir lui allait si bien, c'était un endroit où il se sentait chez lui. Assez sur son lit, Price guettait la fenêtre. Au loin, il pouvait apercevoir les lumières de la fête et s'il ouvrait la vitre, il pourrait probablement entendre les voix et la musique qui la faisait vivre. S'ennuyant un peu et ayant le coeur à le faire, Price s'empara de sa précieuse guitare et entama un air doucereux.



- Je ferme les yeux, chanta t-il, seulement pour un instant, et le moment a disparu...Tous mes rêves, passent devant mes yeux, une curiosité. Poussière dans le vent, ils ne sont que poussière dans le vent...La même vieille chanson, juste une goutte d'eau dans une mer infinie. Tout que nous faisons, s'effondre par terre, bien que nous refusons de le voir.

Il marqua une pause avant de reprendre :

- Poussière dans le vent, nous ne sommes que poussière dans le vent...Ne t'accroche pas, rien n'est éternel, sauf la terre et le ciel. Ca glisse entre tes doigts et tout ton argent ne pourra pas acheter une minute de plus. Poussière dans le vent, nous ne sommes que poussière dans le vent...

Mais alors qu'il venait de finir, on frappa à sa porte. Price redressa vivement la tête, surpris de recevoir de la visite, surtout non désirée. Il ne répondit rien cependant, sentant que la personne allait entrer d'elle même. Et en effet la porte s'écarta lentement et un visage familier apparu derrière le battant.

-He..hey price ..

- Cherrie ? s'étonna le garçon.

Il avait jadis rencontré cette fille une seule et unique fois à la piscine et jamais il ne pensait la revoir de sitôt à vrai dire. Il lui avait fait faux bond lors d'une petite séance à cheval et depuis ce jour, il ne l'avait jamais revu. Il l'observa attentivement, elle était en tenue...Elle revenait probablement de la fête. Mais dans ce cas là, que faisait-elle là ?

- Que fais-tu ici ? demanda t-il.

Cherrie était probablement la dernière personne qu'il s'attendait à voir ici. Pourquoi était-elle ici ? C'était vraiment une bonne question et pour une fois, le jeune homme n'eut pas peur de laisser vagabonder sa curiosité en espérant avoir une réponse. Hum...Le truc, c'était qu'elle avait dû l'entendre chanter. A l'avenir, il devrait veiller à bien fermer la porte derrière lui. Le regard de glace du jeune homme scrutait la jeune fille, intrigué par sa présence ici. Mais cette dernière s'était attardé dans l'encadrement de la porte, comme si elle regrettait déjà d'avoir signalé sa présence. Elle ne semblait pas sûre de ce qu'elle faisait et Price était assez lucide pour s'en rendre compte. Il garda néanmoins le silence, mais ses yeux ne lâchèrent pas Cherrie pour autant. C'est alors que cette dernière pénétra finalement la chambre pour de bon et ferma la porte, correctement au moins, derrière elle.

Price retira la sangle de la guitare qu'il avait fait passé dans son dos pour la soutenir, afin de poser l'instrument avec délicatesse au sol, contre le mur, à la verticale. Contrairement à la jeune fille, Price voyait relativement bien dans le noir, comme les chats. Il voyait ainsi la silhouette de Cherrie vagabonder sans certitude dans la pièce, cherchant quelque chose d'une main sur le mur. C'est alors qu'elle trouva l'interrupteur et la lumière fût. Ebloui, Price se passa un bras sur les yeux en maugréant, mécontent. Pourquoi elle avait allumé la lumière celle-là ? Le noir était si attrayant ! Si rassurant. C'était son élément après tout. Et cette vive lumière avait flashé ses iris clairs à la manière d'un poignard dans la rétine.

Heureusement que cela ne dur qu'un temps, même si c'était désagréable. Il retira son bras lorsqu'il fut certain que ses yeux habitués aux ténèbres ne se soient réadaptés à l'ampoule de son plafond. Il posa alors son regard peu satisfait de cette expérience sur la demoiselle qui paraissait bien mal à l'aise.

- Qu'est-ce que tu veux ? lança t-il, étant donné que cette dernière prenait son temps pour répondre à sa première question.

Aucun tact. Cela n'allait pas aider Cherrie à trouver ses mots. Cela dit, elle parvint tout de même à s'expliquer, un peu près correctement :

-Euh...enfaite...ce qui se passe...Enfin ! je veux dire je suis là parceque j'ai entendu ta guitare..Enfin ta chanson ! qui est jolie hein ! mais voilà...je suis partie à la fête mais comment..Euh...bah comme tu n'y était pas..je voulais repartir dans ma..ma chambre enfaite..

Price leva un sourcils. Comment dire ? Ce n'était pas très clair comme explication. Etait-elle en train de dire qu'elle n'assistait pas à la fête sous prétexte que lui même n'y était pas ? C'était un peu absurde non ?

-C'est...C'est pas trop mon truc ..tout ça..enfin...les fêtes...et puis..j'avais personne avec qui y aller donc

- Personne...? répéta le jeune homme.

Il détourna son regard de la jeune fille pour observer vaguement les lumières au loin qu'il pouvait apercevoir depuis sa fenêtre. Au bout d'un moment, assez court quand même, de silence, il reposa son regard vers elle.

- Cela m'étonne.

Pourquoi avait-il dit ça ? Après tout, il y avait sans doute d'autres élèves aussi solitaires que lui. Rien n'était impossible de ce côté là. Mais Cherrie était une personne gentille et de compagnie agréable pour le commun des mortels. Il serait étonnant, du point de vue de Price en tout cas, qu'elle n'ai aucun ami à invité à une fête.

-Mmmh...je ..je vais te laisser ..je dois te gêné, tu avais l'air occupé..enfin...désolé..Excuse moi ..je vais retourner à ma chambre

Enfin, c'est ce qu'elle disait. Mais...Elle ne bougea pas. Price craint comprendre qu'elle appréciait sa compagnie. C'était problématique, pour lui du moins. Il ne s'était encore jamais attaché à quiconque et personne ne s'était encore jamais attaché à lui. Il finit par soupirer avant de répondre :

- Tu t'amuserais plus à cette fête là en bas, qu'en traînant avec un type comme moi.

Price ne cachait pas et ne se plaignait pas qu'il n'avait pas une aura des plus heureuse, des plus joyeuses. Il avait surtout la sensation d'emplir l'atmosphère d'un halo sinistre et peu convivial.

Le mouvement de recul n'avait pas échappé à Price. Il semblerait que ses paroles aient étonné la jeune fille. Il avait tendance à voir tout le monde de la même manière : comme des jeunes ordinaires, entourés d'amis, qui passaient leur temps à faire la fête et tout...Bref, des jeunes d'aujourd'hui. Au temps de Price, les jeunes s'occupaient d'une toute autre manière. Le Moyen Age, ce n'était pas de la rigolade. Les jeunes pauvres traînaient dans les champs et la boue et faisaient tout pour aider leurs parents à survivre, tandis que les jeunes nobles, comme lui, étudiaient et apprenaient à se battre. Il n'y avait jamais aucun loisir, quelque soit la catégorie. Il n'y avait pas non plus de stade d'adolescence comme maintenant. Soit on était un gosse, soit un adulte. Mais pas entre. S'amuser...Price n'avait pu le faire que durant sa petite enfance, avant que tout ne bascule. Mais ça, c'était le passé. Un passé dont il espérait ne pas trop se détacher malgré tout.

Cherrie finit par s'approcher du jeune homme qui la suivait du regard comme un chat sauvage coincé dans une impasse. La jeune fille s'assit sur les draps non loin de lui. Aurait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Pour lui, tout ce qu'il avait dit, il y croyait, ne le reniait pas, ce n'était que pur vérité. Peut-être qu'elle ne s'en rendait pas compte, parce qu'elle le voyait...différemment par rapport aux autres. C'était l'impression qu'elle dégageait et s'était la première à l'avoir.

-Tu ne devrait pas dire des chose comme ça Price...Moi j'adore ta compagnie. Et tu a beau être froid , distant et peu bavard....moi ça ne me dérange pas. Je n'ai pas vraiment d'amis. Le seul c'est Jay ...mais il passe la plupart de son temps avec ses amis et sa copines..alors bon..Enfaite j'en ai pas.

Price fronça les sourcils au nom de "Jay". Ce misérable voleur qui lui avait volé sa précieuse chevalière. A l'évocation de se souvenir, Price baissa le regard vers le sceau de la bague dont il ne voulait pour rien au monde se séparer. Heureusement que Jay avait finit par lui rendre. Il n'avait pas vraiment eut le choix. Price n'aurait pas hésité une seule seconde à l'enfermer dans le monde des ténèbres pour l'éternité. Il n'avait pas recroiser ce mec depuis et ce n'était pas plus mal en fin de compte. Enfin bref, évitons le sujet qui fâche. Price se remémora alors les dernières paroles de la jeune fille. Il se demandait comment une fille pour comme pouvait ainsi l'apprécier malgré la distance qu'il tentait de maintenir avec elle. Il s'étonnait également qu'elle n'ait pas d'amis. Comment cela se faisait-il ?

- Tu es étrange, finit-il par répondre.

Puis, il se rendit compte à quel point ce qu'il venait de dire était ironique. Si elle était étrange, qu'était-il lui seulement ?

- C'est étrange que tu n'aies pas d'amis, corrigea t-il maladroitement.

Mais bon, comme dit, il pouvait bien y avoir d'autres personnes aussi solitaires que lui dans cette école. Il ne s'attendait pas néanmoins à ce que Cherrie en fasse partie.

-Et enfaite...je n'ai pas du tout envie d'aller à ce bal...je n'aime pas ça ...

Price l'observa un moment, avant de répondre :

- Tu t'es pourtant habillé pour. Je me trompe ?

Il n'était pas spécialiste dans le domaine mais la façon dont Cherrie était vêtue ce soir le mettait sur la piste de cette affirmation.

Soudain, la jeune fille retira ses chaussures avant de se lever en tapant dans ses mains. Price, surpris, écarquilla les yeux devant ce nouveau changement d'attitude.

-Bon ! Tu veux manger quelque chose ?!

Quelle fille étrange. Il commençait vraiment à s'en convaincre.

- Euh...Non, répondit-il alors.

Il n'était vraiment pas doué pour les relations sociales mais il sentait que Cherrie était déterminée à ne pas le lâcher. Etait-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Il l'ignorait encore à vrai dire. C'était la première fois qu'il était confronté à ce genre de situation. Et elle semblait prendre en assurance de minute en minute.

Tiens ? Elle sourit. Price était persuadé que sa réflexion sur le fait qu'elle était étrange l'aurait vexé. Ce ne fut pas le cas. Ce qui confirmait au final cette réflexion. Lorsque le jeune homme parla de la façon dont la jeune fille s'était habillé pour le bal, cette dernière ne répondit rien mais Price devinait bien la réponse. En tout cas, Cherrie n'avait pas l'intention de cesser d'empiéter dans son périmètre puisqu'elle insista pour passer du temps avec lui. Qui l'aurait cru ?

-Allez ! on se regarde un film ? ou tu préfère parler ? ou ...jouer à un jeu ? Réfléchis à quelque chose ! moi je reviens je vais chercher du pop corn ! Tu ne bouge pas hein !

Eh beh dis donc. Quelle...Pot de colle. Price restait bouche bée devant cette nouvelle pile électrique qui détala de sa chambre sans demander son reste. Pendant un temps, le jeune homme était bien tenté de...fuir à l'anglaise ! Mais, ça ne serait pas très cool n'est-ce pas ? Qui plus est, c'était la première qu'on lui accordait de l'importance, même s'il pensait que c'était surtout son physique qui attirait la demoiselle. Price n'était pas dupe et savait que les filles qui le lorgnaient dans les couloirs ne se résumaient pas à une seule ! A nouveau, le jeune homme écarquilla le regard en la voyant revenir chargé de sucrerie. Elle allait manger tout ça ? Sérieusement ? De quoi finir avec une belle crise de foie !

-Alors ?! ta décidé ?

Non. Vraiment pas. Et c'était quoi ces étoiles plein les yeux ? Elle commençait à devenir vraiment envahissante. Pourtant, il suffisait d'un rien pour la chasser d'ici façon Price. Mais ce dernier n'allait pas le faire. Ce serait trop méchant. Il voulait éviter de se rapprocher de ce mauvais côté qui le liait à son père. Après un moment de silence, ne sachant que répondre, que choisir, quoi décider, Price demanda :

- Pourquoi...Restes-tu avec moi ?

La question de Price coupa net la précipitation de la jeune fille. Price pourtant, ne cessait de la regarder en attendant avidement une réponse. Il avait enfin de savoir réellement pourquoi elle se permettait de rester avec lui malgré le fait qu'elle ne semblait en tirer aucun lien. Mais Cherrie avait apparemment du mal à trouver une réponse adéquate. Il était vrai que la question en elle même pouvait paraître assez particulière et audacieuse. Pour le commun des mortels, c'était même une question qui ne devrait pas se poser.

-Et bien....parceque ta présence ...me..me rassure en quelque sorte et..c'est agréable enfaite..tu est si calme...c'est franchement reposant. Et puis je t'apprécie , c'est difficile à expliquer ces chose là.. Mais...euh...je t'aime bien..

- Vraiment ?

Elle l'aimait bien parce qu'il était calme et reposant...avec une présence qui rassure ? Alors ça, c'était un comble pour lui ! Mais...dans un sens, ça faisait assez plaisir à entendre. Lui qui pensait pas qu'il pourrait être en un quelconque point rassurant, alors qu'il était le fils du parfait créateur de cauchemar. En cet instant précis, Price espérait plus que tout au monde pas devenir comme son père, au risque de grandement décevoir Cherrie, et même de lui faire du mal sans le désirer. Devant le sourire, bien que timide, de la jeune fille, Price se passa une main derrière la nuque en imaginant le pire scénario possible, tout comme le meilleur. Cette fille était-elle en train de devenir sa première amie ? Et si c'était le cas, n'allait-il pas le regretter un jour ou l'autre ? Il avait l'instinct d'un croquemitaine dans son coeur. Une part de son âme était corrompu par les ténèbres, mais elle n'était pas encore apparue au grand jour. Pourvu que cet instant n'arrive jamais.

-Elle est magnifique...

Price sortit subitement de ses pensées. Il aperçu Cherrie tenant sa précieuse guitare et de loin amie fidèle à sa solitude.

- Elle a été ma première véritable rencontre dès mon arrivée dans ce m...Dans les parages.

alors que veut tu faire ?

Mais il avait beau réfléchir, cette soirée en elle même était déjà assez perturbante et pour le moment, exceptionnelle.

- Je l'ignore, répondit alors le jeune homme tandis que Cherrie reposa l'instrument au sol.

C'est alors qu'elle se tourna vers lui. Son regard avait changé, il avait un mélange d'anxiété et d’inquiétude.

-Tu ...tu m'apprécie au moins ? enfin...je ne te dérange pas ?

C'était assez amusant qu'elle lui pose ce genre de question. Aux dernières nouvelles, c'était elle qui s'était imposée. A vrai dire, à un moment Price aurait pu lui répondre qu'effectivement, elle le dérangeait. Mais plus maintenant.

- Si tu me dérangeais, tu l'aurais su tout de suite, répondit-il alors, mais, je crois que je t'apprécie aussi.

Oui il croyait. Tss, même pas capable de le savoir clairemen. Qu'est-ce qu'elle allait penser avec une réponse pareille ?

Ce grand sourire...Price s'y était un peu attendu. La jeune fille devait sans doute grandement espérer une réponse positive de sa part et elle l'avait eut. Elle...rayonnait. Jamais il n'aurait pensé un jour faire autant de bonheur pour si peu de chose. Elle était si ravie et son attitude était tout le contraire de Price. Non pas qu'il n'était pas ravi, enfin...Quoi que cela restait un bien grand mot, mais il n'était pas du genre à s’exciter comme une puce pour rien, ou même pour quelque chose en fait. Mais, d'après les mots de Cherrie, c'était bien pour ça qu'elle l'appréciait non ? D'ailleurs, comme une fille aussi...agitée pouvait apprécier quelqu'un d'aussi calme ? Et calme était encore trop fort comme mot.

-Bon ! Allez , dis moi , tu veux faire quoi ? jeux ? film ? repos ? musique ? balade ? parlotage ? piscine ?

Encore ces activités classiques de jeunes. Et elle ? Que pouvait-elle bien faire quand elle n'avait rien de particulier à faire ? A part se jeter dans l'eau de la piscine bien sûr. Price ne pouvait pas vraiment choisir parmi ce qu'elle proposait, étant donné qu'il avait toujours tout fait tout seul. L'idée de faire quelque chose avec quelqu'un était totalement nouveau. C'est alors que Cherrie s'allongea de tout son long sur le lit du jeune homme. Eh beh...Y'en a qui ne se gênaient pas du tout dans la vie ! Mais Price ne le prenait pas mal en fin de compte.

-Au faite ! je m'excuse pour tout a l'heure..quand j'ai allumé la lumière...C'est juste que j'ai du mal à rester dans le noir..Enfin..surtout dans une pièce fermé ..

Effectivement, ce n'était vraiment pas malin comme idée. Mais bon, c'était du passé maintenant.

- J'avais cru comprendre, répondit le jeune homme, avais-tu peur ?

Alors elle, elle n'aurait pas tenu une seconde dans le monde des ténèbres ! Par ailleurs, la chambre de Price plongé dans le noir était une assez bonne imitation de cette ambiance lugubre. Après tout, même avec de la lumière, on ne pouvait pas déceler grand chose dans cette pièce. Price n'y affichait nullement sa personnalité. On avait l'impression qu'il n'en avait pas. Il n'y avait ni poster, ni décoration, juste ses affaires de bases, et seule sa guitare sortait du lot. Il n'y avait aucune ambiance, il y avait de quoi ne pas se sentir à l'aise dans une pièce aussi dénué de sentiment. Sous le silence qui s'imposa de nouveau entre les deux protagoniste, le jeune homme posa son regard sur les sucrerie ramené par la jeune déesse.

- Si tu manges tout ça, tu vas avoir mal au ventre cette nuit, finit-il par dire.

Lui n'avait jamais été très fan de ce genre de nourriture. Dans les ténèbres, il ne se nourrissait pas et dans son époque, on ne pouvait pas dire que ça tombait à profusion ! Il n'était pas vraiment habitué mais de toute façon, n'avait pas un goût très prononcé pour le sucré, contrairement au commun des mortels.

-Et bien...oui..c'est..c'est compliqué..

Pourquoi elle rougit ? Avait-elle honte ? Cherrie avait confirmé qu'elle avait peur, apparemment, du noir. Il n'y avait pas vraiment de honte à ça. Le noir était généralement une chose terrifiante pour les gens. C'était bien pour ça que Price et son père vivaient dans le noir non ? Un croquemitaine...Le père de Price était la peur personnifiée. Enfin bref, Price fit remarquer à la jeune fille que tout ce qu'elle avait apporté à manger risquerait de lui donner de sacré maux d'estomac si elle se décidait à avaler tout ça. Cherrie eut un petit rire qui intrigua le garçon, avant qu'elle ne prenne du chocolat pour l'engloutir avant de répondre :

-Mais non ! et puis je ne vais pas tout manger , tu va m'aider ?

Price regarda le tas de friandises et la jeune fille à tour de rôle.

- Non merci, répondit-il, ce n'est pas mon truc.

Un jeune qui aimait pas le sucre. Voilà encore un détail qui le ferait passer pour plus bizarre qu'il ne l'ai déjà. Mais il se moquait bien de ce que les gens pensaient de lui et d'un autre côté, il avait une certaine foi en Cherrie et savait qu'elle n'en ferait rien. Un nouveau silence, qui commençait à devenir habituel, s'installa entre les deux jeunes gens. De ce fait, Price reprit la guitare qu'il avait laissé contre le mur et, comme pour mettre une petite ambiance sonore sur ce calme plat, il fit quelques note avec sans but précis.

-Mmmh..tu..tu a une petite copine ? demanda soudainement Cherrie.

Price tourna son regard de glace vers elle sans pour autant lâcher les cordes de sa guitare dont le son résonnait gracieusement dans la chambre. Mais Cherrie ne le regardait plus, concentré sur un paquet de pop corn, mal à l'aise apparemment d'avoir osé poser cette question. Il ne répondit pas tout de suite mais étira un léger sourire amusé en regardant sa précieuse guitare. Oui la question l'avait amusé sur le coup. Elle paraissait tellement à côté de la plaque et si audacieuse. Curieusement, c'était une question qui ne le surprenait pas. Il connaissait le regard des filles de l'école sur lui et bien que cela n'était en rien désagréable, jamais il n'avait songé à avoir une copine en fait.

- Non, je n'en ai pas, répondit-il finalement, titillant toujours les notes de l'instrument, et toi ? Un petit ami ?

-Non , moi non plus. Il y avait bien un garçon....mais...il est partit il y a ...un ou deux mois je crois bien...on était juste ami , ce n'est jamais aller plus loin. M'enfin...C'est du passé.

Price hocha la tête. Lui n'avait jamais eut personne dans sa vie. Peut-être que s'il était resté au temps du moyen âge, s'il n'y avait pas eut les malheurs sur sa famille, sans doute aurait-il épousé une noble, aurait vécu à son tour dans un château et aurait fondé sa propre famille. Mais les temps avait bien changé et voilà longtemps que les choses ne se déroulaient plus de la sorte. Il devait constamment en prendre compte pour ne pas se perdre et ne pas paraître trop étrange aux yeux des autres.

-Mon père veut me fiancé bientôt, ajouta alors Cherrie.

Price la regarda à nouveau. C'était étrange, on dirait que la jeune fille ne se réjouissait pas de cette nouvelle. Mais une fois de plus, pour Price, il avait plus l'habitude des mariages arrangés qu'autre chose. De son époque, les jeunes filles choisissaient que rarement leur époux. Enfin, chez les nobles du moins c'était comme ça. Les paysans faisaient ce qu'ils voulaient dans leur coin. Généralement, les enfants étaient déjà promis à leur futur compagne ou compagnon. Price n'en avait pas encore eut le temps pour cela. Mais c'était comme ça que Pitch, son père, avait eut une femme et puis un fils. Ca remontait à tellement loin que ça faisait tout drôle à Price de s'en souvenir.

- Ah ? C'est un peu comme si tu avais quelqu'un au final, demanda le jeune homme.

-Enfin ... il me laisse le choix. Mais malgré tout , mon père doit être d'accord avec celui que j'ai choisis. Et si bientôt je ne trouve personne de moi même...et bien il choisira...vive les mariage arrangé..

Non, ça n'avait vraiment pas l'air de l'emballer en tout cas. Elle avait l'air même presque triste à cette idée.

- C'est un choix comme un autre, répondit Price, l'important c'est de ne pas finir seul non ?

Il semblerait donc qu'en ces temps actuelles, il y ai encore des mariages arrangés. Mais Price se souvint que la jeune fille était la fille du dieu de la mer alors peut-être que ça ne fonctionnait ainsi que chez elle après tout. Price regardait Cherrie qui fixait le plafond d'un regard peiné. Il y avait probablement des choses dans ce monde qu'il devait encore apprendre à connaître.

-Alors ! dit moi depuis combien de temps tu sais jouer de la guitare ! demanda subitement la jeune fille.

- Depuis que je...euh...

Mais il se stoppa. Depuis que quoi ? Depuis qu'il était sortit du monde des ténèbres ? Un peu glauque comme réponse n'est-ce pas ? De plus, il n'aimait pas trop détailler sa vie. Du moins, le mauvais côté de celle-ci.

- Depuis un peu avant la rentrée, corrigea t-il finalement.

La jeune fille écarquilla les yeux. A cet instant, Price eut l'impression d'avoir dit quelque chose qui ne fallait pas. Mais il poursuivit, indiquant que cette histoire de mariage arrangé n'était qu'un choix empêchant quiconque de finir seul. Pour lui, c'était quelque chose de relativement banal mais il semblerait que ce ne soit pas le cas pour Cherrie. Elle avait l'air outragé de ce que le garçon venait de lui dire et ne se priva pas pour le lui faire comprendre :

-Un choix ? Tu trouve que c'est un choix ?! C'est lui qui a fait ce choix ! pas moi ! Je n'ai aucune envie de finir avec une personne dont je ne suis pas amoureuse ! ....je préfère finir seule..

C'était la première fois qu'elle haussait la voix sur le jeune homme. Ce dernier était assez étonné mais décida de ne pas le présenter sur son visage. Après tout, il avait tendance à oublier qu'ici, les mœurs étaient bien différents de ce qu'il avait connu jadis. Enfin, malgré tout, il essaya de comprendre la façon de penser de cette nouvelle époque :

- Mais...C'est un choix qu'il croit bien pour toi, répondit-il, de plus, comment peux-tu savoir que tu n'es pas amoureuse tant que tu n'auras pas vécu avec ?

Ah ce que les coutumes pouvaient paraître étranges. Ce qui était normal pour l'un était absurde pour l'autre et vise versa. C'était pour cette raison que les mondes étaient rarement en paix, divisés par des savoir vivre très variés. Price réfléchit un moment aux mots de Cherrie. Finir seule ? Voilà ce qui faisait partie de l'absurde de son temps. Finir seule c'était ne pas connaître le bonheur, ne pas avoir la bénédiction d'un mariage, ne pas avoir de descendance, de famille, de domaine...Enfin bon ! Une fois de plus, le jeune homme s'égarait dans ses pensées, à penser comme jadis. Lui même était parfaitement conscient que désormais, ce n'était pas une vie qu'il pourrait avoir. Pas dans ce monde là.

Le sujet se modifia lorsque la guitare fut appelé au thème. Cherrie prit l'instrument des mains du garçon qui, bien qu'il craignait un peu pour cet objet précieux, la laissa faire. Ayons confiance, pour une fois. Il observait la jeune fille qui avait désormais la guitare noire en main. Cette guitare...C'était probablement l'objet le plus moderne qu'on pouvait trouver dans cette chambre ! Ce fut aussi la meilleure compagne qu'il n'ai jamais eut depuis qu'il avait quitté le monde des ténèbres et de loin, la toute première découverte.

-Tu sais te battre ? enfin te défendre ? finit par demander la jeune déesse.

Price hocha positivement la tête. Oui, il savait se défendre et pas qu'un peu. Cela avait constituer une grande part de son apprentissage dans la chevalerie.

- Aux armes du moins, ajouta t-il.

Epée, lance, hallebarde, fléau...Les attaques à cheval, le tir à l'arc...Le résultat d'un entraînement intensif existaient heureusement encore en lui. Mais depuis qu'il avait rejoint le monde des ténèbres, il avait acquis également les pouvoirs de son père, à savoir les pouvoirs concernant les ombres, mais aussi la manipulation du dangereux sable noir, chose qu'il ne maîtrisait pas encore complètement.

- Pourquoi cette question ? demanda à son tour Price au sujet de la défense.

Après avoir titiller les cordes de la guitare, Cherrie la remit à son propriétaire qui l'a récupéra avec autant de délicatesse que s'il portait un nouveau né. Price reposa la guitare au sol, contre le mur tandis que Cherrie lui dit :

-Moi je sais jouer de la harpe et du violon. Et un peu de piano mais j'ai juste simplement commencer.

Le piano et le violon restait des instruments un peu vague pour lui. Il n'en avait jamais jouer. Mais dans un souvenir nostalgique, Price se souvent alors que sa mère savait jouer de la harpe.

- Tu aimes la musique alors, finit-il par dire.