Merde ft. Hypnos

C'était la fin de journée. Hypnos n'était pas réellement fatigué. Il n'était jamais fatigué, c'était sa particularité. Il ne dormait jamais non plus. Il rentra dans sa chambre, ne se doutant pas qu'une intrus y était déjà. Il n'avait pas fermé la porte à clé, une idée peut-être stupide maintenant qu'on y pense. Sans doute avait-il un peu trop confiance.
Il poussa la porte de sa chambre et y entra, la refermant à clé après ça. Il se dirigea vers son placard avant de s'arrêter. Il entendit un petit bip sur la table plus loin. Son téléphone portable venait de sonner, lui indiquant l'arrivé d'un message. Il alla le voir puis, après y avoir répondu, le reposa sur la table.
Le dieu se dirigea alors vers la fenêtre et en ferma les rideaux, de façon à ce que personne ne puisse voir l'intérieur de sa chambre et ce même si ce n'était déjà pas à porté d'yeux.
Il retira ensuite son haut, se retrouvant torse-nu. Il se dirigea ensuite vers le coin de la pièce qui comportait le-dit placard. Il y avait son panier à linges juste à côté. Il y plaça son haut puis retira ses chaussures et ses chaussettes qu'il mit aussi dedans. Il laissa ses chaussures à côté. Il n'avait pas encore remarqué qu'il n'était pas seul dans la pièce.

Toujours dans l'ignorance d'une autre présence, Hypnos continue ses habitudes du soir. Il fait chauffer une bouilloire et se fait du thé. Ca chauffe plutôt vite et il se sert une tasse. Il la prend ensuite jusqu'à sa table qui lui sert également de bureau. Il attrape le journal qui y est posé et termine de le lire tout en sirotant son thé.
Une fois l'article terminé il le repose sur la table et se dirige une fois de plus vers le placard. Il retire cette fois-ci son pantalon qu'il place dans le panier, avec le reste des vêtements du jour et.... ouvre le placard.

Voyant l'intrus, Hypnos est d'abord surpris puis fronce les sourcils. Se rendant compte qu'il est en sous-vêtements il attrape vite un pantalon plus confortable, l'un de ceux qu'il utilise parfois la nuit dans sa chambre pour ne pas être complètement gelé. Il l'enfile en vitesse.

- Qu'est-ce que vous faites ici Miss Hatter ? J'espère pour vous que vous vous êtes juste perdue, même si ça me semble assez étrange.

Il l'observe un instant. Elle semble légèrement rougir. Elle doit surement être encore plus gênée que lui. Il se dirige ensuite vers la porte, près à la faire sortir mais entend des pas dans le couloir. Il ne manquait plus que ça...
Il était tard mais pas encore suffisamment pour que tout le monde, et surtout les profs soient tous couchés. S'il la laisse sortir quelqu'un la verrait surement et vu la couleur rouge de la demoiselle on risquait de s'imaginer des choses, surtout à cette heure-ci.
La main déjà sur la poignée de la porte il ne la dévérouille finalement pas mais se tourne vers April.

- Il y a trop de gens dans les couloirs. Vous allez devoir rester ici un petit moment. Mais j'attend des explications.

-Je...je...je..en fait...je..

Hypnos arque un sourcil. Je quoi ?! Mais la jeune fille semble tétanisée. Il soupire, exaspéré et résigné puis tire une chaise de sous la table et invite April à s'y asseoir. La première chose à faire est de la calmer sinon elle risquait d'entrer dans une crise d'angoisse ou de parler en pleurant, réveillant ou attirant l'attention des autres professeurs du couloir. C'était une situation compliquée sans vraiment l'être. Elle s'était tout de même introduit dans sa chambre, pour quelles raisons ? Un pari avec ses amis ? Une curiosité maladive ?

- Commence par respirer calmement. Tu veux boire quelque chose ? De l'eau, du thé ?

Il avait aussi de l'alcool dans un placard mais ça c'était hors de question de le proposer à la demoiselle. C'était une élève avant tout.

Hypnos se leva pour aller chercher une seconde tasse donc. Il lui servit le thé et posa la tasse devant elle avant de l'écouter. Fish ? Etait-ce un autre élève ? Il ne lui semblait pas avoir entendu parler d'un enfant du nom de Fish. Il s'en serrait souvenu avec un nom pareil... Non, elle devait parler d'autre chose. Il n'était pas rare visiblement que certains enfants de "gentils" aient des animaux comme meilleur ami, un héritage de leurs parents la plupart du temps. Dans le doute il jeta tout de même un coup d'oeil alentour pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'aute élève planqué. Visiblement il n'y avait personne d'autre. Surtout si c'était une partie de cache-cache. L'autre devait être entrain de la chercher, pas de se cacher vu qu'il avait trouvé April cachée.

Heureusement il l'avait trouvé assez tôt. Il valait mieux à ce moment la plutôt qu'après, lorsqu'il se serait complètement déshabillé dans sa chambre avant de se diriger vers la salle de bain.

- C'est pas grave, c'est trop tard maintenant. Mais la prochaine fois évite de jouer à cache-cache dans le couloir des profs.

-Pourquoi tu ne met pas le même type de vêtement que nous autres les filles ? Est ce que c'est vrai que vous hypnotiser les demoiselles pour ensuite leur prendre ce qu'elle ont de plus cher ?!

Hypnos écarquille les yeux. Elle est sérieuse ? Pourquoi est-ce qu'il n'avait pas la même poitrine ? les même type de vêtement, etc ? Et de quel droit se permettait-elle de fouiller dans son placard et surtout dans ses sous-vêtements ?

- Je pense qu'il vaudrait mieux que tu te calme April. Et on ne fouille pas dans les affaires des autres.

Il fronça légèrement les sourcils. Elle devait se moquer de lui, c'était assez évident. Mais en même temps elle avait l'air assez honnête. Savait-elle mentir à ce point ?

- Tu ne sais vraiment pas ?

En acceptant le fait qu'elle n'était pas totalement consciente de ce qu'elle disait, elle était tout de même entrain de lui faire des avances. Il était son professeur et il ne pouvait donc pas accepter, ça n'aurait pas été correct, encore moins dans cette situation où elle ne comprenait pas trop ce qu'elle demandait.
Mais quel genre de père avait-elle eut pour ne rien savoir ?! Et sa mère ? Elle n'en parlait jamais, sans doute qu'elle ne l'avait pas connu.

- Je... écoute April, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je suis ton professeur. On ne peut pas faire ça.

Il lui prit la main et la retira de sur son torse. Elle était plutôt mignone mais beaucoup trop jeune. Ce n'était encore qu'une enfant aux yeux d'Hypnos et il était hors de question qu'il fasse quoique ce soit avec elle.

- Si tu veux savoir tout ça il vaut peut-être mieux que tu vois ça avec une prof femme. Sinon ouvre un livre de biologie sur la reproduction humaine. Mais évite de demander à un homme de te montrer ça, il pourrait en abuser.

Hypnos l'observa, un peu perplexe. N'avait-elle donc rien appris à ce sujet ? Et n'avait-elle jamais eut la curiosité d'aller demander aux autres ? A 18 ans c'était assez étonnant. Sans doute ses hormones ne s'étaient-ils jamais vraiment manifestés, ou alors elle avait du les refouler à l'extrême.

- Tu veux vraiment savoir à quoi ressemblait la scène de tes parents lorsqu'ils t'ont faite ? C'est du sexe April, en général on en parle avec un adulte proche de soit, sentimentalement parlant. Souvent du même sexe que soit. Tu n'as pas une tante ou une soeur à qui demander ?

Non vraiment, ce n'était pas à lui de lui parler de ça. Mais si vraiment elle insistait trop il lui montrerait, par le biais des rêves. Il était hors de question qu'il s'exhibe devant elle.

Hypnos était assis, sa chaise tournée vers April. De toute évidence elle ne voulait pas attendre jusqu'au lendemain pour poser la question à sa soeur. Peut-être essayait-elle d'éviter d'en parler à sa soeur.

- Oui April, j'ai déjà eut des "copines" par le passé. J'ai même eut un fils, Morphée.

Hypnos réfléchit un petit moment. Bon, il fallait qu'il l'aide, de toute évidence c'était ce qu'elle lui demandait, de l'aide pour mieux comprendre tout ça. La laisser dans l'ignorance, surtout par rapport à ça, pouvait être dangereux.

- Je ne peux pas réellement te faire découvrir ça, j'y risquerais ma place ici, mais je peux te montrer en rêve ce que c'est. Reste allongée et n'oublie pas que c'est ton rêve. Si tu veux te réveiller tu peux le faire.

Il posa alors sa main sur le front de la demoiselle, histoire d'être sur d'avoir bien le contrôle sur ce qui allait se passer. Il lui insuffla alors un rêve érotique, des images de films romantique et un peu moins. Il resta dans le soft, après tout elle n'avait encore rien expérimenté, autant ne pas la bloquer avec des images trop choquantes.

-C'était très chiant. Je n'ai même pas compris pourquoi les deux personnes faisaient ces ... Ces trucs ! Ça leur provoque quoi ?

- Ce sont des zones érogènes. Ca provoque du plaisir chez les gens.

Il n'était vraiment pas normal qu'April ne sache pas ce genre de chose. De toute évidence il y avait des lacunes dans son éducation.

- Tu penses que je devrais voir le psychiatre qu'on me conseille de voir depuis le début ? Ce n'est pas normal que je ne comprenne pas ce genre de chose...

- Si on te conseil de voir un psychiatre c'est qu'il peut t'aider. Mais pour ce cas la je te conseil plutôt d'aller voir un planing familial ou quelqu'un de compétent pour t'apprendre ce genre de chose. Ils te donneront des brochures qui t'expliquent comment tout ça fonctionne.

Il n'avait jamais été confronté à un cas comme ça. Il ne la prenait pas pour une folle, juste pour quelqu'un qui n'avait pas eut la même éducation que les autres.